Lynda Lemay
"Jumelle"

Si tu n'étais pas là
Je ne serais pas moi
je ne ferais qu'un pas et je serais perdue

Si tu n'existais plus
Toi qui étais déjà
Dés l'ultime début
Blottie tout contre moi

Si tu n'étais plus là
Pour me dire en tes mots
Le cours de mon combat,
moi, je serais K.O.

J'ai tant besoin de toi
Pour savoir qui je suis
Oui, dés que tu t'en vas
Je ne suis qu'une demie

T'es plus que ma famille
T'es plus que mon amie
Chaque fois que tu sourcilles
Mon front tressaille aussi

T'as beau m'tourner le dos
Je lis dans tes soupirs
Je sais quand ton sourire
Dissimule un sanglot

T'as besoin de mots
Pour tout me raconter
T'as besoin d'parler
Je t'entends déjà trop

Car tu bats la chamade
En plein dans ma poitrine
Je grandis comme un arbre
Ancré à tes racines

Si tu n'étais pas là
Je n'le serais pas non plus
Car c'est la même fois
Que l'on nous a conçues

On vient du même amour
Et des mêmes douleurs
Et c'est peut-être pour ça
qu'on s'connait par cœur

Dans les conversations
Les mêmes maladresses
Et quand on d'mande pardon
on s'croirait à la messe
Comme à la fin du même
Je vous salue Marie
En train de dire amen au
même moment précis
T'es plus que mon écho,
tu es mon harmonie
Tu es c'que j'ai d'plus beau,
t'es plus que mon amie

S'il manquait un morceau d'mon
pauvre squelette
Tu t'arracherais la peau pour me
tendres les restes
Tu m'prêterais ton sang comme on
prête une veste
Pour me tenir au chaud
pour qu'à tout prix je reste

On est du même berceau
De la même planète
Du même ventre gros
D'avoir porté deux êtres

Qui étaient déjà nous
Déjà inséparables
Deux petits cœurs jaloux
aujourd'hui sur leurs gardes

Lorsqu'arrive un amant
Lorsque tombe une frontière
Au milieu du courant
De notre belle rivière

Lorsqu'un peu je te perds
Aux mains d'un malheureux
Qui n'connaît pas le tiers de
c'que t'as d'plus précieux

Lorsqu'arrive un amant et qu'un
peu tu t'en vas
Vivre normalement
vivre à l'écart de moi
Je me sens minuscule me revoilà demie
J'ai mal a notre bulle
J'en veux à tes maris

De me prendre un instant
ce qui me reviendra
Il vient toujours un temps où les
hommes sont las
De te sentir soudée à quelqu'un
d'autre qu'eux
De me voir dans tes yeux,
de nous savoir liées

Par cette chose étrange
Qui fait que nos deux cœurs
Sont le fruit d'un mélange
Tu es plus que ma sœur

Tu seras toujours celle
Qui me décodera
Oui, je suis ta jumelle et c'est plus fort
qu'on croit

Si tu n'étais pas là
Je ne serais pas moi
Je ne ferais qu'un pas
Et je trébucherais

Si tu n'étais plus là
Toi, mon si doux reflet
Que ferais-je de mes bras
que ferais-je de tes traits?

Nos veines sont cousues
Nous n'sommes que fusion
Il n'y a pas d'issue
C'est presque une prison

Nos âmes enchaînées
Ne tentent d'évasion
Que des histoires ratées
Que de courtes passions

Qui n'auront jamais pu
Dénouer ces mystères
Qui tendent nos tissus
Qui tressent nos artères

Tu t'abreuves à ma source
Et je bois à la tienne
On est de la même pousse
On est du même germe
Et c'est fou comme je t'aime

(Merci à Bosquet Jennifer pour cettes paroles)